Selon le système de soins belge, vous passez généralement d'abord chez votre médecin généraliste. Son rôle est alors de déterminer l'origine de votre problème. Ensuite, si celle-ci semble être neuro-musculo-squelettique, votre médecin vous proposera d'entamer, plus ou moins précocement, des séances chez un•e kinésithérapeute.
Peut-être vous demandez-vous quels sont les intérêts de démarrer la kiné rapidement et ce, même dans une situation aiguë (<1 semaine) :
EXPLIQUER
Donner du sens au problème que vous rencontrez, quels sont les facteurs qui ont potentiellement pu mener à son apparition, quels sont les moyens pour vous de le gérer, que se passe-t-il dans votre corps (= mécanisme physiologique) et donc que va-t-il falloir faire ensemble pour y remédier.
RASSURER
La plupart des pathologies sont communes c'est-à-dire qu'elles sont fréquentes et sans gravité. Pour chacune d'entre elles, il existe des traitements recommandés, la durée moyenne et le pronostic sont connus. Recevoir ces informations vous permettront de lever certains doutes et de vous projeter, avec optimisme, concernant votre récupération.
SOULAGER
Certaines techniques, principalement acquises via la spécialisation en thérapie manuelle, sont à visée antalgique. On peut les voir comme un médicament anti-douleur ou anti-inflammatoire, à l'exception, qu'elles n'ont pas ou très peu d'effet secondaire. A condition d'une anamnèse et un examen physique bien conduits, le seul risque de ses techniques antalgiques... est que ça ne marche pas. Au quel cas, votre médecin décidera ou non de prescrire des médicaments (ou bien les adapter si déjà mis en place).
Lorsqu'il est confirmé que votre pathologie ne nécessite pas un traitement en urgence, le médecin peut donc vous proposer de démarrer la kinésithérapie directement. Et ce, même dans le cas où il a jugé nécessaire de faire des examens complémentaires (radio, écho, IRM, scan, etc). Donc pourquoi patienter ? Vous pouvez commencer vos séances kiné dès réception de la prescription, sans attendre de réaliser votre imagerie ! Cette dernière pourra être faite en parallèle.
Les échanges médecin ↔︎ kiné ne s'arrêtent pas à la prescription.
Votre kiné n'hésitera pas à appeler votre médecin s'il en ressent le besoin. Par exemples : pour obtenir des infos sur le protocole à suivre (post-opération), pour discuter de vos médicaments, pour represcrire des séances kiné, pour que vous retourniez le voir si votre condition se détériore ... La dernière situation peut aboutir à faire ou refaire des examens complémentaires, à modifier votre traitement pharmacologique, à opter pour une infiltration, ... en plus de la kiné.
Dans l'autre sens, votre médecin peut également prescrire une séance appelée "rapport consultatif". Votre kiné réalisera un examen clinique puis fera part des éléments pertinents ainsi qu'une proposition de prise en charge kiné au médecin. Cette séance permet au médecin de solliciter l'expertise du kinésithérapeute et d'ensuite élaborer son plan de traitement interdisciplinaire.
De plus, les kinésithérapeutes envoient un compte-rendu (concernant le contenu de la rééducation et votre évolution) aux médecins au terme de la prise en charge kiné. Il nous arrivent parfois d'en envoyer un "intermédiaire" lorsque la pathologie a une durée de récupération assez longue ou bien si cela n'évolue pas comme attendu. Votre médecin reste donc informé et ce, même quand tout se passe bien !
Et quoi de plus enrichissant que d'échanger à propos de nos métiers ? La recherche dans le domaine médicale est en constante ébullition ; les recommandations de bonne pratique ne se cessent donc d'être adaptées. La communication kiné ↔︎ médecin permet d'informer les avancées scientifiques dans nos champs d'expertise respectifs.
Crédits graphisme : Camille Roman